Par Agnès Chauveau
Avec ou sans papier, le journalisme n’est pas mort ! Mais si l’on veut assurer sa survie, il convient de valoriser l’information en tant que bien public et d’engager une réflexion sur le rôle civique de la presse dans nos démocraties à l’heure de la mondialisation.
« La société n'a pas besoin de journaux. Ce dont nous avons besoin, c'est du journalisme. »
Pour sauver ce qui reste du journal, les éditeurs de presse placent leurs espoirs dans la tablette numérique d’Apple. L’objet, auquel on prête des vertus quasi magiques, vient bouleverser les règles du jeu. Lancé au printemps 2010 et déjà vendu à 40 millions d’exemplaires moins d’un an après, l’iPad s’est avant tout imposé comme un outil de consommation de médias. Des centaines de journaux et de magazines de tous les pays ont investi dans la création de versions multimédias spécialement adaptées à cet outil. Plus encore, des journaux conçus exclusivement pour l’iPad sont apparus, à l’instar deThe Daily lancé début 2011 par le groupe Murdoch. L’abonnement coûte 1 dollar par semaine ou 40 dollars par an. En novembre, The Daily comptait 120 000 lecteurs par semaine, dont 80 000 abonnés payants. Selon les chiffres publiés par Murdoch lors du lancement, le seuil de rentabilité se situe à 500 000 exemplaires vendus.
Une révolution multiforme
Mais la révolution de l’information dépasse de loin le seul horizon des transpositions des nouvelles sur des tablettes numériques. Comme l’écrivent Bruno Patino et Jean- François Fogel : « Une presse neuve est née sur Internet. Et la presse n’a pas entamé un nouveau chapitre de son histoire, mais bien une autre histoire, sous le régime d’Internet. » La révolution de l’information s’est opérée en une dizaine d’années. Comme le souligne Éric Scherer, pratiquement tout ce qui bouleverse et restructure les médias et les métiers du journalisme aujourd’hui n’existait pas en 2000. La liste qu’il dresse est éloquente : « connexions Internet à haut débit, blogs, podcasts, flux RSS, Google News,Gmail, YouTube, Facebook, Twitter, iTunes, l’univers des applications, les écrans plats, la HD, la 3D, le Wifi, la géolocalisation, les métadonnées, l’iPod et le BlackBerry, les tablettes, Android, l’iPad, les lecteurs e-book, le streaming vidéo, la télévision connectée… ».
Cette révolution est multiforme. Elle passe d’abord par une révolution sociale qui a vu les internautes et les lecteurs prendre le contrôle de l’information.
Cette révolution est multiforme. Elle passe d’abord par une révolution sociale qui a vu les internautes et les lecteurs prendre le contrôle de l’information.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire